LA PECHE VERTICALE 

Cette technique se pratique en bateau, à la dérive, moteur arrêté, sur des zones le plus souvent profondes. Elle consiste à soutenir un leurre à l’aplomb du bateau, à sa verticale, pour solliciter des poissons postés sur le fond. On anime alors le leurre de façon plus ou moins marquée pour déclencher les attaques. La pêche verticale est aussi adaptée à la pêche sur épaves.

 

Les leurres

La forme des leurres est fonction du type d’animation que l’on souhaite réaliser.

Toutes les formes de leurres peuvent être utilisées en verticale. Dans cette technique, il convient d’armer les leurres de têtes plombées lourdes, pour permettre leur maintien à la verticale du bateau sans devoir rendre de la tresse trop régulièrement pour retrouver le fond.

 

Le matériel

On utilise plutôt des cannes courtes de 1m90 à 2 mètres mais selon sa façon de pêcher, on peut aussi apprécier des cannes plus longues pour reprendre plus facilement le fond. Le moulinet qui équipe la canne est une taille 3000 à 5000 selon la puissance de la canne et la taille des leurres utilisés. La tresse doit être fine pour bien fendre l’eau et rester à la verticale. Un bon compromis pour une pêche verticale forte est un 16/100. Une tresse de 13/100 peut convenir pour des pêches plus fines. En dessous, les risques de casse sont trop importants. Une tresse à jigger, marquée de différentes couleurs, peut être utile pour atteindre une profondeur donnée sans la dépasser et passer au dessus d’obstacles sans s’y accrocher.

 

La technique

La technique consiste à laisser descendre le leurre sous le bateau, jusqu’au fond. Pour cela on ouvre le pick-up et on laisse couler son leurre en contrôlant de la main libre le défilement de la tresse. Pour éviter d’envoyer la tresse directement sous le bateau et risquer de casser sa canne en cas d’accrochage au fond, il peut être judicieux de lancer le leurre à 5 à 10 mètres de l’embarcation, dans un axe qui permettra d’en être dégagé une fois le leurre en action.

Dans cette pêche, il est très important de détecter l’impact du leurre sur le fond en surveillant attentivement le déroulement de la tresse. Ce déroulement va s’arrêter un bref instant, lorsque le leurre touchera le sable ou la roche, avant de reprendre de plus belle selon la vitesse de dérive du bateau. Il faut donc être très attentif à cet instant, au risque de perdre de nombreux leurres dans les obstacles. Dès l’impact avec le fond, on décolle le leurre et on reprend un tour ou deux de manivelle pour le dégager des obstacles et le placer un peu plus haut, dans le champ visuel des poissons.

Commence alors l’animation qui peut être très variée. On peut laisser un leurre de type shad ou slim shad nager au plus près du fond sans animation. On peut réaliser des tractions plus ou moins amples sur le leurre avant de le laisser redescendre vers le fond en se contentant de lever et abaisser la canne. On peut animer ce leurre en le remontant de façon régulière au moulinet, par paliers successifs de 5 à 10 mètres, pour pousser les poissons suiveurs, gênés par la décompression, à attaquer avant de regagner le fond. Cette technique est particulièrement efficace sur les lieus. On peut faire sauter un leurre de forme slug au dessus du fond, dans une pêche s’apparentant à de la dandine.

En cas de sensation bizarre, un petit ferrage immédiat et sec peut permettre, soit d’éviter de s’accrocher dans un obstacle, soit de concrétiser une touche discrète en prise. Il est capital dans cette technique que le leurre soit le plus près possible du fond. Il ne faut pas hésiter à reprendre contact avec ce dernier régulièrement en rendant de la tresse. Si cela devient difficile à cause du courant, que la ligne forme un angle s’éloignant trop de la verticale, il faut soit affiner sa tresse, soit alourdir sa tête plombée. Il peut aussi être judicieux de remonter un leurre trop éloigné pour le redescendre à nouveau au plus près du bateau.